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— Vous le voulez ! voilà du nouveau. Dieu me pardonne, vous dites vous le voulez, je crois.

— Oui, car je me lasse à la fin de souffrir et de me résigner toujours. Ce langage est nouveau. Il vous étonne, je le conçois, Gontran ; mais cette fois je ne céderai pas ; ce que je demande est juste et raisonnable, et je l’obtiendrai !

— Ah ! ah !… vous ! vous l’obtiendrez ? et comment cela, s’il vous plaît ? Voyons, par quel moyen ? À qui vous adresserez-vous pour me forcer à faire ce que je ne veux pas faire ? Voyons, répondez… Avant d’en venir à ces extrémités, à ces menaces, vous vous êtes sans doute assurée des moyens d’arriver à vos fins ; encore une fois, répondez-donc.

J’étais atterrée… je ne trouvais pas un mot à dire à mon mari… Non-seulement une lutte contre lui m’épouvantait, mais elle me paraissait impossible. Mon instinct me disait que la loi, que les usages donnaient raison à M. de Lancry contre moi.

Avant que de renoncer à cet espoir, je vou-