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dans les objections que me fit mon mari, il y avait si peu de pitié pour le pieux et noble sentiment auquel j’obéissais, que j’en fus indignée.

Pour la première fois aussi, je songeai qu’après tout j’étais chez moi, dans la maison de mon père, et que sans injustice je pouvais vouloir dépenser en bonnes œuvres une partie bien minime de cette fortune que mon mari dissipait en prodigalités.

Je répondis donc à M. de Lancry après un assez long silence :

— Vous m’excuserez de ne pouvoir pas partager votre opinion au sujet de cette école et de…

Gontran frappa du pied avec colère, ne me laissa pas continuer et s’écria :

— Comment encore ! comment ! après tout ce que je vous ai dit ! Ah ça ! vous avez donc décidément juré de me mettre hors de moi ? vous ne m’avez donc pas entendu : je vous dis que je ne le veux pas, que je ne le veux pas !… Combien de fois faudra-t-il vous le répéter ?

Je ne pus me contenir davantage, et je m’écriai : — Eh bien ! moi… je le veux.