Page:Sue - Mathilde, tome 3.djvu/294

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qu’il possédait déjà, donnassent plus de poids à la place qu’il occupait dans le monde.

Eh bien ! à ma honte, je le répète, cette comparaison ne faisait rien perdre à Gontran dans mon cœur. Oui, je le dis… à ma honte… parce que je crois qu’un amour indigne est le fait d’une nature ou mauvaise ou pervertie.

Les amours qu’on est forcé d’excuser en disant que la passion est aveugle sont presque toujours des amours bassement placés ; en persistant dans mon adoration pour un homme dont je subissais les mépris, les insultes, j’étais, je le sens, coupable d’un de ces amours sans nom.