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ni contrainte tout le temps qu’on reste seul avec sa femme. Il est clair que si l’on se mariait pour continuer à faire sa cour, à dire des bérgerades, autant vaudrait rester garçon…

— Eh !… Gontran… Gontran… quel réveil…

— Vous me saurez gré, un jour, de faire justice de ces creuses rêveries ; il faut savoir quelquefois être sévère, c’est notre rôle, à nous autres hommes… à nous qui sommes appelés à devenir pères de famille ; c’est à nous à parler le langage de la raison, et je vous le parlerai… Oh ! d’abord, je suis décidé, bien décidé, à ne vous laisser aucune folle illusion ; une fois qu’elles seront détruites, vous verrez que vous vous arrangerez parfaitement bien dans la réalité qui vous restera.

— Cela est vrai, Gontran, une fois toutes mes illusions détruites, je m’arrangerai parfaitement dans la réalité qui me restera, comme vous le dites, seulement ce sera pour l’éternité.

— Allons, des menaces de mort maintenant ; comme c’est gai ! quelle conversation agréable !… Et puis vous vous plaignez après