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— Eh bien ! que voulez-vous de plus ? Ne faut-il pas que je sois continuellement pendu à votre côté ? Croyez-moi, ces éternels tête à tête vous seraient bientôt d’un ennui mortel.

— Je vous avais demandé, mon ami, de monter à cheval avec vous ; ainsi, j’aurais pu vous suivre quelquefois à la chasse…

— Bah ! bah ! vous êtes trop peureuse, ma chère amie ; et puis il n’y a rien de plus embarrassant qu’une femme à la chasse : elle n’y prend aucun plaisir et empêche les autres d’en prendre. Si j’avais eu quelqu’un à qui vous confier… à la bonne heure ; mais nous n’avons pas un voisin sortable, et d’ailleurs vous ne voulez voir personne ; vous êtes une solitaire des plus farouches.

— Ce serait pour moi un grand plaisir de monter à cheval avec vous, mon ami ; mais seulement avec vous…

— Alors, comme je vous le dis, c’est impossible… Êtes-vous fantasque, ma pauvre Mathilde… Vous ne voulez jamais que des choses déraisonnables.

— C’est juste, n’en parlons plus… Je suis la plus heureuse des femmes… Mon bonheur