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CHAPITRE XXVI.

LA VIE DE CHÂTEAU.


Quelque temps après notre arrivée à Maran, je me sentis faible, souffrante ; je restais quelquefois pendant une heure accablée par un malaise inconnu.

Bientôt je reconnus que je m’étais fait une grande illusion en espérant que Gontran redeviendrait pour moi ce qu’il avait été pendant le premier mois de notre mariage ; son caractère semblait s’aigrir dans la solitude. Pourtant la vie qu’il menait pour lui semblait lui plaire.

Souvent, en ma présence, il paraissait pensif, absorbé : tantôt je me persuadais qu’il pensait à Ursule ; tantôt, qu’il regrettait malgré lui les chagrins que son indifférence me causait.