Plusieurs fois j’avais pu apprécier le tact, la délicatesse de Gontran, j’étais donc assurée de lui voir partager la vénération que m’inspirait cette maison.
En partant de Rouvray, j’avais écrit à Blondeau de venir sur-le-champ me rejoindre à Maran. M. de Lancry, en passant à Paris, avait déjà envoyé une partie de notre maison dans cette terre située à quelques lieues de Vendôme.
Nous y arrivâmes par une belle matinée d’été.
Une longue avenue de chênes séculaires conduisait à la cour d’honneur. Il fallait traverser deux ponts jetés sur la petite rivière qui baignait les murs du château, bâti en briques et composé d’un grand corps-de-logis, avec deux grandes ailes en retour, dans le goût du siècle de Louis XIII ; un dernier pont de pierres conduisait à la première cour, fermée par une grille parallèle au corps-de-logis principal.
Autour du château, la végétation était magnifique : les chênes, les peupliers d’Italie, les ormes y poussaient à une hauteur admira-