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pas eu le courage de l’accuser… Si vous vous étiez jointe à moi, elle était perdue. Je ne vous fais pas un reproche de votre clémence ; au contraire, je prierai le Seigneur pour que celle que vous avez épargnée ne vous cause pas un jour bien des chagrins.

— Que dites-vous, Madame ? m’écriai-je — en sentant mes craintes renaître.

— Je vous dis ce que le bon Dieu m’inspire… rien de plus ......

Hélas ! ces paroles n’étaient que trop prophétiques, surtout si je les rapprochais de la scène de l’allée.

Le moment de partir arriva.

Ursule m’embrassa avec son effusion ordinaire, mon cousin nous fit des adieux remplis de cordialité.

Rien dans les paroles ou dans l’expression des traits de Gontran ne put me faire soupçonner qu’il quittait Ursule avec regret.

Nous abandonnâmes cette maison si paisible à mon arrivée, et qui avait été depuis le théâtre de si pénibles divisions.