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pliante : — Je vous en prie… cela, eh bien ! cela.

Les pas s’arrêtèrent.

Ursule répondit avec un accent qui me parut très ému :

Vous n’y pensez pas, ce serait trop pénible. Vous ne savez pas toutes les larmes que j’ai dévorées depuis que… Mais, tenez, je suis encore plus folle que vous, vous me faites dire ce que je ne voudrais pas dire… vous ne méritez pas… — ajouta-t-elle, et en parlant d’une voix précipitée en marchant si rapidement que la fin de cette phrase m’échappa…

Je me sentais défaillir.

Cette position était horrible.

Les plus violents soupçons me bouleversaient, et cela pour quelques lambeaux de conversation qui n’avaient d’autre sens que celui que ma jalousie insensée leur donnait.

Après ces terreurs venait le doute ; puis une lueur d’espoir. En admettant qu’Ursule fût assez indigne pour tâcher de plaire à Gontran, et je pouvais le penser sans la calomnier : n’avait-elle pas déjà oublié ses devoirs pour un homme sot et vulgaire ; en admettant, disais-je, cette indignité, lui !… lui, Gontran, à qui