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un jour forcément nous rapprocher l’une de l’autre…

Ces tristes réflexions furent interrompues de nouveau.

Gontran parlait encore.

Cette fois, son accent était gai, railleur.

Ursule lui répondit sur le même ton, car j’entendis un éclat de rire doux et frais.

Gontran reprit : Vous verrez que j’ai raison… vous verrez. J’aimerais tant à vous le prouver…

Tenez, mon cousin — répondit Ursule d’un ton de coquet et gracieux reproche — vous êtes fou, c’est une horreur de…

Puis rien, plus rien.

Ils s’éloignèrent encore.

Que signifiaient ces mots ?

À quoi Gontran faisait-il allusion en disant à ma cousine qu’elle verrait, que voulait-il lui prouver ?

Et elle, pourquoi lui disait-elle si coquettement qu’il était fou ? Mon Dieu ! de quoi causaient-ils donc ?

Hélas ! je me souviens que je fus alors assez stupidement naïve pour m’indigner de ce que