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belle-mère ; elle comprenait, elle admirait, disait-elle, cette jalousie d’affection qui pousse une mère à demander le sacrifice de sa belle-fille.

Son mari n’avait qu’un mot à dire, et elle courbait son front ; elle consentait à tout, s’il le fallait, elle abandonnait l’époux de son cœur, pour plaire à madame Sécherin.

L’angélique douceur d’Ursule avait encore exaspéré M. Sécherin contre sa mère.

Celle-ci, comme toutes les personnes d’un caractère ferme et juste, se montra de son côté de plus en plus inflexible dans son aversion pour Ursule.

J’allai trouver madame Sécherin pour lui faire mes adieux.

En vain je lui parlai de son fils, de l’abandon, de l’isolement où elle allait vivre, elle ne voulut entendre à rien jusqu’à ce que mon cousin eût chassé sa femme.

Ce qui me prouva davantage encore l’incroyable et fatale influence de ma cousine sur son mari, c’est que je le trouvai, lui pourtant si bon fils, lui pourtant d’un si noble, d’un si généreux cœur, je le trouvai, dis-je, presque