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J’instruisis Gontran de la rupture qui avait eu lieu entre M. Sécherin et sa mère, sans lui en dire la cause. Le secret d’Ursule ne m’appartenait pas. J’attribuai à des discussions d’intérêt, d’abords légères, puis de plus en plus aggravées, la détermination que prenait mon cousin de vivre séparément de sa mère.

Gontran me parut vivement contrarié de ne pouvoir, comme il l’espérait, passer quelques jours à Rouvray.

— Ce délai eût suffi — me dit-il — pour faire exécuter à notre château de Maran quelques travaux indispensables, afin de le rendre plus habitable, car il n’avait pas été occupé depuis longtemps. Mais les tristes divisions qui venaient d’éclater entre ma cousine et sa belle-mère ne nous permettaient pas de prolonger notre séjour à Rouvray.

En vain le lendemain, me trouvant seule avec M. Sécherin, je voulus de nouveau tenter un rapprochement entre lui et sa mère ; il me parut encore plus ulcéré que la veille.

Ursule avait continué de jouer son rôle avec sa supériorité habituelle ; elle ne s’était pas permis un mot de récrimination contre sa