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Mortagne et de la promesse que je lui avais faite, je me tus à ce sujet.

Sans doute Gontran craignit d’éveiller mes soupçons en m’interrogeant plus longtemps d’une manière détournée, car il ne me parla pas davantage de M. Lugarto.

Une dernière chose m’embarrassait, M. de Mortagne avait payé à M. Lugarto les sommes que lui devait mon mari. Dès que Gontran, qui ignorait cette circonstance, voudrait s’acquitter, tout se découvrirait peut-être. M. de Lancry me rassura pour quelque temps du moins à cet égard, en me disant qu’il paierait plus tard l’argent qu’il devait à M. Lugarto, en lui tenant compte des intérêts.

Ces explications données et reçues, Gontran parut délivré d’un grand poids.

Sa physionomie exprima une sorte de confiance insoucieuse que je ne lui avais pas encore vue même avant mon mariage.

Rien de plus simple : depuis que je le connaissais, il s’était toujours trouvé sous le coup des menaces de M. Lugarto, son mauvais génie.

Hélas ! le dirais-je, un moment je fus assez