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terre, où il les avait enfin repris et détruits après des angoisses sans nombre.

Je m’étais malheureusement trop inquiétée de la manière dont Gontran me mentirait, sans réfléchir que moi-même j’avais à lui dissimuler des événements bien importants. Plusieurs fois mon mari me demanda si depuis son départ je n’avais pas vu M. Lugarto.

Ainsi que me l’avait recommandé M. de Mortagne, ainsi que je l’avais déjà écrit à M. de Lancry, je lui répondis qu’aussitôt sa lettre reçue, j’étais partie pour la Touraine, préférant passer le temps de son absence auprès d’Ursule.

D’après les questions de M. de Lancry à ce sujet, je devinai qu’il s’expliquait difficilement comment M. Lugarto lui avait renvoyé le faux qu’il avait jusqu’alors si précieusement gardé.

Mon mari voulait savoir si mes prières ou mon influence n’avaient été pour rien dans la restitution qu’avait faite M. Lugarto.

Je me repentis de nouveau d’avoir à dissimuler quelque chose à M. de Lancry, mais, me souvenant des recommandations de M. de