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fait qui me condamne… cela, madame, oh ! cela seulement par pitié !

— Oh ! sans doute, sans doute… vous êtes si rusé, si adroite, que vous n’avez eu garde de vous laisser surprendre, malgré ma surveillance — s’écria madame Sécherin mise hors d’elle-même par tant de fausseté… — Ah ! je porte la peine de ma faiblesse ; si lors de mes premiers soupçons, je les avais dévoilés à mon fils, il vous aurait mieux épiée que moi… lui ; je suis vieille, infirme… je n’étais pas de force à lutter avec vous… Ne restiez-vous pas des heures entières enfermée avec ce monsieur Chopinelle… sous le prétexte de chanter.

— Mais, mon Dieu, Madame, vous êtes venue souvent dans l’appartement où j’étais… Mon mari, d’ailleurs, m’avait priée de chanter avec son ami.

— Mains vous ne comprenez donc pas — s’écria madame Sécherin — que c’est justement parce que je n’ai aucune preuve palpable, et que pourtant je suis convaincue de votre crime comme de mon existence… que le bon Dieu m’a donné le courage de faire un serment, un