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gnant les mains avec angoisse, en se tournant vers moi — mais c’est impossible… parlez… parlez… que cette perfide ne puisse pas dire que votre silence l’absout.

Que pouvais-je faire ? accuser ma cousine ? jamais je n’en aurais eu le courage, je ne pus donc que répondre :

— Madame, les apparences sont quelquefois trompeuses, et…

— Vous le voyez bien, ma mère, ma cousine est aussi convaincue de son innocence ! — s’écria M. Sécherin.

— Qu’importe cela ? se hâta de dire tristement Ursule ? — Ma cousine a beau proclamer mon innocence, entre votre mère et moi, mon ami, vous n’avez pas à hésiter un moment… Seulement, madame — s’écria Ursule d’une voix entrecoupée par les sanglots — seulement, comme je tiens à emporter avec moi pour seule consolation l’estime de l’homme à qui vous me permettrez de me justifier, n’est-ce pas ? vous me permettrez de demander si, dans ma conduite, vous pouvez citer un seul