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Au mouvement que fit Ursule en se levant, son mari se tourna vers elle.

— Mon ami — lui dit-elle d’une voix ferme, digne, touchante — jamais je ne serai un sujet de désaccord entre votre mère et vous, j’ai eu le malheur de lui déplaire ; je me résigne à mon sort… Elle vous affirme que je suis coupable, elle vous l’atteste par un serment solennel ; ne lui faites pas l’injure d’en douter… Croyez-la… Oubliez-moi comme une femme indigne de vous… Mathilde me ramènera chez mon père ; vous resterez auprès de votre mère, et vous lui ferez oublier par votre tendresse le chagrin que je lui ai fait, hélas ! bien involontairement.

Madame Sécherin regarda fixement sa belle-fille et lui dit durement :

— Croyez-vous que vous réparerez ainsi le mal que vous avez fait à mon fils ? Il aurait pu épouser une femme digne de lui ! Grâce à vous, le voilà seul maintenant et pourtant enchaîné pour la vie… Heureusement je lui reste… et je le consolerai de tout.

— Ah ! ne craignez rien, madame, je le sens là — et Ursule appuya ses deux mains