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que suis-je donc pour vous, moi ? — s’écria madame Sécherin indignée.

— Mais, mon Dieu, maman, vous êtes ma mère, je vous respecte, je vous aime tendrement. Mais — s’écria-t-il avec déchirement — j’aime aussi passionnément Ursule, je l’aime comme on aime la première, la seule femme qu’on ait aimée, et je ne la sacrifierai jamais ; non, je ne la sacrifierai jamais à vos préventions si elles ne sont pas fondées…

— Vous m’accusez donc d’être parjure, malheureux enfant !

— Je ne vous accuse pas… Vous me dites que ma femme est coupable, eh bien ; prouvez-le-moi !

Madame Sécherin s’écria avec un accent d’indignation terrible :

— Vous osez me demander d’autres preuves que le serment que je vous fais ici à la face du Dieu qui m’entend… par la mémoire sacrée de votre père ?…

— Au nom du ciel, maman, ne vous fâchez pas… Je voudrais ne pas douter de ce que vous dites ; mais enfin, après tout, vous pouvez vous tromper de bonne foi, vous pouvez