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vous ne pouvez avoir rien de commun avec les méchants.

M. Sécherin me regarda, me fit un signe d’intelligence comme pour me dire qu’il devinait la pensée de sa mère.

Celle-ci prit la main de son fils dans les siennes, le regarda avec une sollicitude touchante et lui dit d’une voix profondément émue :

— Mon enfant, s’il t’arrivait un grand malheur, tu viendrais à moi, n’est-ce pas ? tu te consolerais près de moi… Je te tiendrais lieu de tout ce que tu aurais perdu… tu ne serais jamais tout-à-fait malheureux, puisque tu m’aurais, n’est-ce pas ?

— Mais, maman… pourquoi me dire cela ?

— Écoute, écoute ; je te dis cela pour te prouver que le Seigneur n’abandonne jamais ceux qui sont bons et honnêtes… entends-tu ? Si un cœur faux et méchant les trompe, eh bien ! ils trouvent, pour se consoler, un cœur tout dévoué à eux… le cœur d’une mère… et avec cela… ils oublient les indignes créatures qui les abusent… Du courage, mon pauvre enfant… du courage.

Sans doute madame Sécherin voulait et