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— Mon Dieu ! maman, pourquoi nous faire venir ici, dans la chambre de mon père ? Ça vous rappelle à vous, et à moi aussi, de bien cruels moments ; cela vous fait mal… ça n’est pas raisonnable.

— Cet endroit est sacré pour moi, mon enfant ; tu le sais ; j’y viens souvent prier… C’est comme un saint lieu… Il me semble que ton pauvre père me voit et m’entend mieux quand je suis ici.

Puis s’adressant à moi :

— Madame, vous êtes de la famille, vous êtes un ange de vertu, de bonté… C’est pour cela que je me suis permis de vous appeler… Vous avez de l’amitié pour mon fils, vous savez s’il est honnête et bon, vous ne nous abandonnerez pas ? Vous ne serez pas contre nous ! vous serez pour la justice, n’est-ce pas ?

Et madame Sécherin tendait vers moi ses mains tremblantes.

— Madame… je ne sais en quoi je puis…

— Je vais tout vous dire… et quoique cette malheureuse femme vous appelle sa sœur, vous serez juste… — j’en suis bien sûre… —