Page:Sue - Mathilde, tome 3.djvu/199

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

une persienne entr’ouverte augmentait encore la désolante tristesse de ce séjour, où tout rappelait d’une manière si frappante et si funèbre l’agonie et la mort.

Malgré moi je frissonnai ; mon cousin pâlit et s’approcha de sa mère avec une crainte respectueuse.

Madame Sécherin était, selon son habitude, vêtue de noir ; elle avait substitué un bonnet de veuve au bavolet blanc qu’elle portait ordinairement. Ses cheveux en désordre s’échappaient de cette triste coiffure, ses sourcils gris étaient froncés, ses lèvres contractées douloureusement ; sa physionomie avait un beau caractère de tristesse, de souffrance et de sévérité, qui m’émut et qui m’imposa profondément.

Tout-à-coup, sans proférer une parole, madame Sécherin tendit ses bras à son fils ; il s’y jeta en pleurant, pendant quelques moments il tint sa mère étroitement embrassée.

Celle-ci disait d’une voix étouffée : — Mon enfant… mon pauvre enfant… du courage…

M. Sécherin essuya ses yeux et dit à sa mère avec émotion :