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a la poitrine très délicate malgré son air de bonne santé ; les heures de repas de maman sont si différentes de celles dont ma femme avait l’habitude, qu’elle a toutes les peines du monde à s’y faire. À la longue, elle en tomberait malade ; elle a lutté tant qu’elle a pu sans me rien dire, la pauvre petite, mais à cette heure elle m’a avoué qu’elle ne pouvait plus tenir.

— Ainsi, mon cousin, vous voilà presque décidé à vous séparer de votre mère. Cette résolution est bien grave ; il me semble qu’elle a été prise très brusquement : hier vous n’y songiez pas.

— Non, sans doute… c’est à dire quelquefois, ma femme m’en avait parlé à hâtons rompus ; mais cette nuit, elle m’a fait comprendre qu’après tout ce qui s’était passé, ça serait pour maman et pour nous le parti le plus convenable, et je suis tout à fait de son avis… Maintenant que je sais que maman est injuste envers ma femme, tôt ou tard ça jetterait du froid dans nos relations. Est-ce que vous ne trouvez pas que nous avons raison d’agir ainsi, ma cousine ? Oh ! d’abord, Ursule m’a dit :