Page:Sue - Mathilde, tome 3.djvu/191

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mande un peu où il faut que maman ait la tête pour imaginer de pareilles choses ? Un gros garçon si bêtement fat. Enfin, il faut qu’il soit bien ridicule, Chopinelle, puisque ma pauvre Ursule, malgré ses larmes, en a tant plaisanté cette nuit, que nous avons fini par en rire comme deux enfants. Elle est si drôle, si gaie, ma femme, quand elle s’y met… Vous n’avez pas d’idée de ça, cousine, parce que, devant vous, elle s’observe dans la crainte de vous paraître mauvais ton… Mais, entre nous, il n’y a pas de petite réjouie comme elle, c’est pour cela que ça m’affecte tant de la voir triste ; c’est qu’aussi il faut avoir un cœur de pierre pour l’affliger, pauvre cher agneau… et maman, qui est si bonne d’ordinaire, va justement la prendre en grippe… Elle… elle…

— Je suis sûre, mon cousin, qu’Ursule n’a rien à se reprocher ; mais, vous le savez, la vieillesse est soupçonneuse… et puis enfin, il me semble que madame votre mère ne vous a rien dit contre votre femme jusqu’à présent ?

— Non sans doute, mais, tenez, ça ne va pas manquer d’arriver ; maintenant je comprends