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Je vis qu’Ursule, dans la crainte d’être prévenue par sa belle-mère, avait tout avoué à son mari, et usé de son influence pour s’innocenter complètement.

Quoique je fusse indignée de la conduite d’Ursule et peinée de l’aveuglement de son mari, je ne voulus pas dire un mot qui pût éveiller ses soupçons, mais je tâchai de calmer l’irritation qu’il semblait avoir contre sa mère.

— Tout ceci s’apaisera, mon cher cousin — lui dis-je ; — vous le savez, le cœur d’une mère est toujours un peu ombrageux, un peu jaloux. C’est le défaut de la véritable tendresse.

— Aussi, je ne lui en veux pas, à la bonne femme. Je n’aurais, d’ailleurs, qu’à lui dire une chose bien simple : Vous prétendez, maman, que Chopinelle fait la cour à ma femme depuis trois mois ! Eh bien ! c’est justement depuis trois mois que ma femme est plus gentille pour moi qu’elle ne l’a jamais été… Mais c’est que c’est vrai, cousine ; vous n’avez pas idée comme depuis trois mois surtout Ursule me câline, comme elle me gâte ; c’est mon gros loup par-ci, mon bon chien par-là, car Ursule fait comme votre tante voulait que je