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pourrais le recevoir : il avait absolument à me parler.

Assez inquiète, je m’habillai à la hâte, j’envoyai chercher mon cousin.

Il vint bientôt, il me parut triste et soucieux.

— Qu’avez-vous à me dire, mon cher cousin ?

— Quelque chose de très grave… ma cousine. Comme vous êtes de la famille, et la meilleure amie de ma femme, nous ne devons pas avoir de secret pour vous… Devinez ce qui m’arrive ? Une tuile qui me tombe sur la tête. Jamais je ne me serais douté de cela… Mais quand les gens âgés se mettent quelque chose dans la tête…

— Je ne comprends pas, mon cousin.

— Vous seriez-vous jamais doutée que maman fût dure et injuste pour ma pauvre femme ? — s’écria-t-il. — Eh bien ! cela est pourtant. Cette nuit, Ursule m’a tout conté en fondant en larmes, j’en avais le cœur navré ; croiriez-vous que, quand je ne suis pas là, maman la traite avec injustice ? qu’elle la bourre, qu’elle la gronde ?… et Ursule… comme une pauvre