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de craindre que vous ne lussiez cette lettre. Tenez, je suis sûre que votre mère vous aura parlé dans ce sens ; et elle aurait eu raison, car les apparences semblent être contre moi.

— Ah ! ah ! ah ! dit M. Sécherin en riant aux éclats. — Est-ce que tu es folle… avec tes apparences ? Au contraire… à mon grand étonnement n au lieu de se fâcher de ce que tu lui avais ôté la lettre des mains, quand tu as été partie, maman m’a regardé fixement sans me dire un mot ; puis elle m’a demandé mon bras et elle est rentrée dans sa chambre ; je n’ai pas pu en tirer une parole.

Ursule secoua tristement la tête et dit : — Voyez-vous, mon ami, j’en étais sûre ; voilà votre mère fâchée contre moi. Que je m’en veux donc d’avoir agi ainsi comme une étourdie. Tenez… je ne me le pardonnerai jamais.

Et une larme brilla dans les yeux d’Ursule.

— Allons, allons, s’écria son mari d’un air attendri — voilà que tu vas te bouleverser, te faire du mal pour une bêtise… quand je te dis que maman n’a pas prononcé un mot ; voyons, sois donc tranquille.

— C’est justement pour cela ; son silence