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m’accuser vous devriez ouvrir cette lettre, si cette lettre cause votre courroux, et vous assurer de ce qu’elle contient…

Madame Sécherin leva vivement la tête et regarda ma cousine avec une profonde surprise.

— Comment ! vous osez dire… — s’écria-t-elle.

— Mon Dieu, Madame, rien de plus simple… Le jour de la fête de mon mari arrive bientôt. J’ai chargé Monsieur (elle montra M. Chopinelle) d’une commission relative à une surprise que je ménage à M. Sécherin. Prévoyant le cas où M. Chopinelle ne pourrait m’entretenir seule de cette commission, et voulant que tout ceci demeurât secret, je l’avais prié de m’écrire un mot à ce sujet… Voilà ce grand mystère… et tout uniment ce dont il s’agit, Madame…

Soulagée d’un poids énorme, je me jetai au cou d’Ursule. Elle s’était exprimée d’une manière si simple, si naturelle, si naïve, que je me reprochai amèrement de l’avoir soupçonnée.

Je dis à madame Sécherin : — Vous le voyez, Madame, vous vous êtes trompée.

Madame Sécherin resta stupéfaite.