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Après souper, la nuit venue, au lieu de jouer selon son habitude au piquet avec son fils, madame Sécherin se mit à son rouet.

Mon cousin sortit pour aller donner quelques ordres à sa fabrique.

Les fenêtres étaient ouvertes, il faisait un temps magnifique.

Ursule et M. Chopinelle causaient assis sur un canapé placé derrière la chaise de madame Sécherin, qui était complètement absorbée par son rouet.

Grâce à l’abat-jour d’une lampe, le salon était plongé dans une demi-obscurité.

J’allai m’asseoir près d’une des fenêtres. Le ciel était pur, les étoiles brillantes : je tombai dans une rêverie profonde.

Je ne sais depuis combien de temps j’étais absorbée dans ces réflexions, lorsque, retournant machinalement la tête, je vis M. Chopinelle, assis près d’Ursule, lui donner une lettre qu’elle serra vivement dans la poche du petit tablier qu’elle portait.

J’étais presque complètement cachée dans l’embrasure de la fenêtre ; ma cousine, ne pou-