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Après son départ, Ursule me demanda, en riant aux éclats, si je croyais toujours qu’elle s’occupait de ce sous-préfet, s’il était possible de rencontrer un homme plus complètement absurde, et si je n’avais pas honte de mes soupçons à ce sujet.

Je partageai la gaîté d’Ursule, je ne conservai pas le moindre doute sur sa sincérité.

M. Chopinelle ne revint pas de quelques jours, à la grande surprise de M. Sécherin qui ne cessait pas d’accabler sa femme de questions auxquelles celle-ci répondait avec impatience.

Complètement rassurée au sujet de la coquetterie d’Ursule, au bout de quelques jours je fis une autre découverte qui me charma bien davantage.

En ma présence, le ton de ma cousine envers son mari était froid, indifférent, quelquefois dédaigneux ; pourtant M. Sécherin ne paraissait pas s’en apercevoir, il semblait l’homme le plus heureux du monde, et, au grand déplaisir d’Ursule, il faisait allusion à mille circonstances qui prouvaient que les meilleurs rapports existaient entre eux, et