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J’échangeai un malin sourire avec ma cousine.

Elle répondit par un salut très froid aux bruyantes et familières démonstrations de M. Chopinelle.

Il me sembla qu’il était entré dans le salon en véritable vainqueur, en ami intime impatiemment attendu.

Il restait comme ébahi de l’accueil glacial d’Ursule.

Tout à coup M. Chopinelle réfléchit, et s’aperçut sans doute que ses airs conquérants devaient être souverainement déplacés devant une étrangère. Il sourit d’un air capable, et son regard semblait dire à Ursule : — « Soyez tranquille, ne craignez rien ; je ne vais pas vous compromettre ; je dissimulerai parfaitement notre intelligence. »

Ce manège de fatuité insolente et ridicule me révolta ; alors je ne supposais pas un moment que la conduite de ma cousine eût en rien autorisé les impertinentes affectations de M. Chopinelle.

— Qu’y a-t-il de nouveau à Rouvray, mon-