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— À quoi bon ? Je voudrais bien te voir à ma place, ma pauvre Mathilde.

— À ta place ?… Je m’amuserais beaucoup.

— Ici ?…

— Ici…

— Mais à quoi ?

— Je te le dis, à me faire aimer, à essayer mon pouvoir, à opérer des merveilles, à changer ton mari presqu’en élégant, et à amener ta belle-mère à aller au-devant de toutes les améliorations désirables dans cette maison qui te déplaît tant.

— C’est impossible, tu ne connais pas l’entêtement de madame Sécherin, et l’horreur de mon mari pour tout ce qui est gêne ou contrainte.

— Essaie toujours… Depuis hier, comment ai-je fait, moi, pour être au mieux avec elle ?

— Oh ! toi, tu es très séduisante, tu sais plaire, tu sais cacher tes impressions désagréables. Moi je ne sais rien dissimuler, je suis trop franche. Pendant quelques mois, j’ai été d’une mélancolie profonde, d’une tristesse morne. Mon désespoir s’est usé dans mes