Page:Sue - Mathilde, tome 3.djvu/143

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

bêtise de jeune homme ; je ne vous en ai pas parlé, parce que cela vous aurait inquiétée.

— Mon enfant ! mon pauvre enfant ! — dit madame Sécherin en embrassant son fils avec effusion — que de mal tu me fais…

— Mais, mon Dieu ! maman, c’est passé… ainsi ! c’est passé.

— Ta naissance aussi est passée, et tous les jours je remercie le Seigneur de m’avoir donné un bon fils — dit madame Sécherin avec une simplicité touchante, en essuyant ses larmes…

Cette scène, qui me prouvait que le mari d’Ursule était, dans l’occasion, aussi courageux, aussi énergique que loyal et dévoué, fut interrompue par une des deux servantes, qui remit une lettre à M. Sécherin.

— Tiens, ma femme, c’est de Chopinelle — dit-il à Ursule. — Probablement il ne pourra pas venir faire sa partie ce soir.

M. Sécherin décacheta et lut la lettre.

— Il s’agit d’un de vos voisins ? — dis-je à Ursule.

— C’est notre sous-préfet — répondit-elle en rougissant.

Surprise de la voir rougir, je la regardai