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un coup-d’œil sévère, madame Sécherin fit un mouvement pour se lever…

— Ne vous dérangez pas, madame — lui dis-je en me courbant vers elle.

Par deux fois elle me baisa au front.

Quand je la regardai, deux larmes coulaient sur ses joues vénérables.

Elle les essuya lentement sans mot dire et se remit à son rouet.

— Ma pauvre mère… vous la gâtez… en lui parlant ainsi de moi… — me dit tout bas M. Sécherin d’un air attendri.

Ceci s’était passé très rapidement.

Je cherchai Ursule des yeux, je fus surprise de l’expression ironique avec laquelle elle avait contemplé cette scène.

L’horloge de la fabrique de M. Sécherin sonna huit heures.

— Maman… votre bras… allons souper… J’ai une faim enragée — dit M. Sécherin à sa mère en s’avançant vers elle.

— Non, non, mon fils, donne la main à ta cousine… ma bru m’aidera.

— Encore un dérangement que je ne souffrirai pas, Madame ; ne sommes-nous pas en