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riant aux éclats. Et il me montra ses grosses mains, qui justifiaient assez de sa plaisanterie.

Ursule rougit de honte, de dépit, et lança un coup d’œil furieux à son mari.

Celui-ci me regarda timidement, en contemplant ses mains d’un air décontenancé.

— Et quand cette digne main s’offre comme gage d’une promesse ou d’une amitié sincère, l’amitié qu’elle jure ou la promesse qu’elle fait sont sacrées !…

— Je le sais — dis-je à M. Sécherin en lui tendant la main.

Ce mouvement, ces simples paroles que m’inspirait ma sympathie pour cet excellent homme, aussi loyal, aussi dévoué qu’il était inculte, lui firent venir les larmes aux yeux, il porta le bout de mes doigts à ses lèvres presqu’avec vénération.

Sa mère interrompit son ouvrage, me regarda fixement, et me dit d’une voix attendrie :

— Madame, voulez-vous me permettre de vous embrasser ? vous rendez bien justice à mon pauvre fils… vous !!!

Et jetant sur Ursule qui haussait les épaules