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— Mais fort bien, — dis-je assez embarrassée en échangeant un regard avec Ursule.

— Ah ! maman, — reprit M. Sécherin avec exaltation, — vous n’avez pas d’idée quelle bonne femme ça est, que mademoiselle de Maran, la tante de madame de Lancry ? Elle est unie comme bonjour… Enfin, pour tout dire, elle vous ressemble comme deux gouttes d’eau pour le caractère ; maman, en cela, c’est tout votre portrait.

— Tu me l’as toujours dit, mon fils… et je te crois.

— Et je le dirai toujours. Tenez, madame de Lancry peut vous l’affirmer. La première fois qu’elle m’a vu, mademoiselle de Maran m’a tout de suite parlé comme vous m’auriez parlé vous-même, maman ; elle m’a fait des remontrances, elle m’a même un peu sermonné, parce que je disais des choses que je ne devais pas dire… Et c’est si rare, cette franchise-là… N’est-ce pas, maman ?

— Les vieilles gens doivent des leçons aux jeunes, le bon Dieu les laisse sur la terre pour cela — dit simplement madame Sécherin en continuant de tourner son rouet. Puis, levant