Page:Sue - Mathilde, tome 3.djvu/109

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

larmes de cet homme si énergique et si résolu.

— Mon Dieu ! qu’avez-vous, mon ami ? — m’écriai-je, sans pouvoir non plus retenir mes larmes.

— Je ne vous vois pas encore heureuse pour l’avenir… Pauvre enfant… votre mari est délivré d’une épouvantable domination, votre fortune est rétablie… M. de Lancry a des torts cruels à se faire pardonner, et le repentir doit rendre meilleures encore les âmes naturellement bonnes… Pourtant je crains, je ne suis pas rassuré…

— Ce sont de vaines terreurs, mon ami… votre affection pour moi s’alarme à tort… croyez-moi.

— Hélas ! je voudrais me tromper — me dit M. de Mortagne en secouant tristement la tête.

— À propos — lui dis-je — cette somme considérable que vous avez remboursée pour nous… il est entendu, n’est-ce pas, que nous vous la rendrons.

— Écoutez, Mathilde, j’ai environ soixante mille livrés de rente ; pendant les années que