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faire ce fatal aveu ? Non, il a préféré laisser s’accréditer sur vous les bruits les plus infamants.

— Mais rompre ouvertement avec M. Lugarto, c’était se perdre.

— Mais c’était sauver votre réputation à vous, malheureuse femme, innocente de toutes ces vilenies… Si votre mari n’avait pas été un abominable égoïste, il aurait courageusement bravé les conséquences de sa faute, au lieu de vous laisser avilir aux yeux du monde… Après cette scène de Tortoni, qui révélait au moins de sa part une lueur de généreuse indignation, n’a-t-il pas de nouveau souscrit à toutes les exigences de Lugarto ? Ne vous a-t-il pas, pour ainsi dire, lâchement abandonnée à ses infâmes tentatives ? Tenez, Mathilde, pauvre et chère enfant ! il faut tout le respect, toute l’admiration que m’inspire votre dévoûment pour m’empêcher de dire ce que je pense… je ne veux pas vous attrister encore… Seulement, croyez-en mon expérience, ne dites jamais à Gontran que vous avez son secret… Cet aveu vous serait fatal… Je vous le répète, l’homme qui, dans les terribles cir-