Page:Sue - Mathilde, tome 3.djvu/106

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Lugarto et expliquer votre départ de Paris, afin que votre mari n’ait aucun soupçon de ce qui s’est passé cette nuit, vous allez partir pour la terre de madame Sécherin. Une fois là, vous écrirez à votre mari que, ne voulant pas rester à Paris sans lui, vous êtes allée passer chez Ursule le temps de son absence. Vous adresserez votre lettre chez vous, à Paris ; à son arrivée il la trouvera.

— Mais, mon ami, pourquoi ne pas tout dire à Gontran ?

— Pourquoi ? pauvre enfant ! parce que, du moment où votre mari vous saura instruite de la bassesse qu’il a commise, il vous haïra… il aura à rougir devant vous… et jamais il ne vous pardonnera sa faute.

— Ah ! pouvez-vous croire ?

— Écoutez, Mathilde… je ne veux pas récriminer, je ne veux voir dans M. de Lancry que l’homme que vous aimez ; votre noble et sainte affection le sauvegarde à mes yeux ; mais enfin… soyez juste, lorsqu’il vous savait si malheureuse de cette hideuse intimité avec un homme qu’il méprisait, qu’il haïssait autant que vous, a-t-il eu le courage de vous