Page:Sue - Mathilde, tome 3.djvu/102

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de votre maladie… Au bout de quelques jours je revins m’établir à Paris dans un quartier éloigné : je n’en surveillais pas moins les démarches de M. Lugarto, je savais aussi bien que lui que les gueux sont corruptibles. Or, comme presque tous ses gens sont complices de quelques-unes de ses méchantes ou honteuses actions, il me fut possible d’acheter quelques-uns de ses domestiques : j’appris ainsi que depuis quelque temps il avait loué et fait meubler une maison isolée du côté de Chantilly… C’était celle où nous sommes… Je vins m’assurer du fait par moi-même, et reconnaître la position de cette demeure. Je savais que Lugarto contrefaisait les écritures avec une détestable habileté. Craignant quelque ruse, je vous fis dire par Rochegune de ne jamais quitter votre mari, supposant bien que Lugarto choisirait le moment de son absence pour vous jouer quelque tour infernal. La scène de Tortoni arriva, je n’en fus instruit que le lendemain par Rochegune ; j’envoyai chez vous, on me dit que vous veniez de partir pour aller chez Ursule, et que M. de Lancry était aussi en voyage ; j’envoyai chez Lu-