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tristement aux rafales de la bise dans les branches des peupliers, et au sourd mugissement des grandes eaux…

Une partie de la famille est rassemblée dans la cuisine de la maison.

Cette pièce est vaste et basse ; en face de la porte sont deux fenêtres, au-dessous desquelles s’étend un long fourneau : à gauche, une haute cheminée ; à droite, un escalier qui monte à l’étage supérieur ; à côté de cet escalier, l’entrée d’une grande salle, garnie de plusieurs tables destinées aux habitués du cabaret.

La lumière d’une lampe, jointe aux flammes du foyer, fait reluire un grand nombre de casseroles et autres ustensiles de cuivre pendus le long des murailles ou rangés sur des tablettes avec différentes poteries ; une grande table occupe le milieu de cette cuisine.

La veuve du supplicié, entourée de trois de ses enfants, est assise au coin du foyer.

Cette femme, grande et maigre, paraît avoir quarante-cinq ans. Elle est vêtue de noir ; un mouchoir de deuil noué en marmotte, cachant