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contient de bonnes et consolantes paroles qui nous rassureront sur l’avenir en nous promettant un modeste emploi dans la maison de M. d’Orbigny, chaque minute de perdue n’est-elle pas un moment de bonheur perdu ?

— Oui, mon enfant ; mais si au contraire…

— Non, maman, vous vous trompez, j’en suis sûre. Quand je vous disais que M. d’Orbigny n’avait autant tardé à vous répondre que pour pouvoir vous donner quelque certitude favorable… Permettez-moi de voir la lettre, maman ; je suis sûre de deviner, seulement à l’écriture, si la nouvelle est bonne ou mauvaise… Tenez, j’en suis sûre maintenant, dit Claire en prenant la lettre ; — rien qu’à voir cette bonne écriture simple, droite et ferme, on devine une main loyale et généreuse habituée à s’offrir à ceux qui souffrent…

— Je t’en supplie, Claire, pas de folles espérances, sinon j’oserais encore moins ouvrir cette lettre…

— Mon Dieu, bonne petite maman, sans l’ouvrir, moi, je puis te dire à peu près ce qu’elle contient ; écoute-moi : Madame, votre sort et celui de votre fille sont si dignes d’intérêt,