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couru ou repoussé. Le malheureux passe tour à tour par les émotions les plus violemment contraires : ineffables élans de bonheur et de reconnaissance envers le cœur généreux qui s’est apitoyé sur un sort misérable, amers et douloureux ressentiments contre l’égoïste indifférence !

Lorsqu’il s’agit d’infortunes méritantes, ceux qui donnent souvent donneraient peut-être toujours… et ceux qui refusent toujours donneraient peut-être souvent, s’ils savaient ou s’ils voyaient ce que l’espoir d’un appui bienveillant ou ce que la crainte d’un refus dédaigneux… ce que leur volonté enfin… peut soulever d’ineffable ou d’affreux dans le cœur de ceux qui les implorent.

— Quelle faiblesse ! — dit madame de Fermont avec un triste sourire en s’asseyant sur le lit de sa fille — encore une fois, ma pauvre Claire, notre sort est là… — Elle montrait la lettre. — Je brûle de le connaître et je n’ose… Si c’est un refus, hélas ! il sera toujours assez tôt…

— Et si c’est une promesse de secours — dis, maman… Si cette pauvre petite lettre