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être deviné, une profonde admiration pour Rodin, qui exerçait sur lui une sorte de fascination magnétique ; le métis, bête féroce à intelligence et à face humaine, voyait dans le génie infernal de Rodin quelque chose de surhumain. Et Rodin, trop pénétrant pour ne pas être certain du dévouement farouche de ce misérable, s’en était, on l’a vu, fructueusement servi pour amener le dénouement tragique des amours d’Adrienne et de Djalma. Ce qui excitait à un point incroyable l’admiration de Faringhea, c’était ce qu’il connaissait ou ce qu’il comprenait de la société de Jésus. Ce pouvoir immense, occulte, qui minait le monde par ses ramifications souterraines, et arrivait à son but par des moyens diaboliques, avait frappé le métis d’un sauvage enthousiasme. Et si quelque chose au monde primait son admiration fanatique pour Rodin, c’était son dévouement aveugle à la compagnie d’Ignace de Loyola, qui faisait des cadavres qui marchaient, ainsi que le disait le métis.

Faringhea, caché dans l’ombre de la chapelle, réfléchissait donc profondément, lorsque des pas se firent entendre ; bientôt Rodin parut, accompagné de son socius, le bon petit père borgne.

Soit préoccupation, soit que les ténèbres