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XIII


Les anonymes.


Nous dirons tout à l’heure ce qu’il advint de la lettre que Rabat-Joie tenait entre ses dents, et pourquoi il quitta son maître lorsque celui-ci courut au-devant d’Agricol.

Dagobert n’avait pas vu son fils depuis plusieurs jours ; l’embrassant d’abord cordialement, il le conduisit ensuite dans une des deux pièces du rez-de-chaussée qui composaient son appartement.

— Et ta femme, comment va-t-elle ? dit le soldat à son fils.

— Elle va bien, mon père, je te remercie.

S’apercevant alors de l’altération des traits d’Agricol, Dagobert reprit :

— Tu as l’air chagrin ! T’est-il arrivé quelque chose depuis que je ne t’ai vu ?

— Mon père… tout est fini ;… il est perdu pour nous, dit le forgeron avec un accent désespéré.

— De qui parles-tu ?