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que je sais que légalement je pourrais un jour demander l’annulation de l’acte que je fais à cette heure de mon plein gré, je déclare que si je songeais jamais, en quelque circonstance que ce fût, à le révoquer, je mériterais le mépris et l’horreur des honnêtes gens.

« En foi de quoi j’ai écrit ceci le 13 février 1832, à Paris, au moment de l’ouverture du testament de l’un de mes ancêtres paternels.

« Gabriel de Rennepont. »


Puis, se levant, le jeune prêtre remit cet acte à Rodin sans prononcer une parole.

Le socius lut attentivement et répondit, toujours impassible, en regardant Gabriel :

— Eh bien ! c’est un serment écrit… voilà tout.

Gabriel restait stupéfait de l’audace de Rodin, qui osait lui dire que l’acte dans lequel il venait de renouveler la donation d’une manière si loyale, si généreuse, si spontanée, n’avait pas une valeur suffisante.

Le socius rompit le premier le silence, et dit avec sa froide impudence en s’adressant au père d’Aigrigny :

— De deux choses l’une : ou monsieur votre