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— Qui peut vouloir se mettre entre tes filles et toi ?

— Personne… je le sais.

— Allons, Pierre, dit paternellement le vieil ouvrier, attends… prends patience, surveille, épie ces pauvres jeunes sœurs avec la sollicitude que je te sais, et tu découvriras, j’en suis sûr, quelque secret sans doute bien innocent.

— Oui, dit le maréchal en regardant fixement son père, oui, mais pour pénétrer ce secret… il ne faut pas les quitter…

— Pourquoi les quitterais-tu ? dit le vieillard, surpris de l’air sombre de son fils ; n’es-tu pas maintenant pour toujours auprès d’elle… auprès de moi ?

— Qui sait ? répondit le maréchal avec un soupir.

— Que dis-tu ?…

— Sachez d’abord, mon père, tous les devoirs qui me retiennent ici ;… vous saurez ensuite ceux qui pourraient m’éloigner de vous, de mes filles et de mon autre enfant…

— Quel enfant ?

— Le fils de mon vieil ami le prince indien…

— Djalma ? que lui arrive-t-il ?

— Mon père… il m’épouvante…

— Lui ?

Tout à coup une rumeur formidable, appor-