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Puis, à un mouvement que fit M. de Blessac pour se retirer dans une chambre voisine, M. Hardy reprit en souriant :

— Non, non, restez… votre présence hâtera l’entretien.

— Mais s’il s’agit d’affaires, mon ami ?

— Je les fais au grand jour, vous le savez…

Puis, s’adressant au domestique :

— Priez ce monsieur d’entrer.

— Le postillon demande s’il peut s’en aller ? dit le serviteur.

— Non, certes, il conduira M. de Blessac à Paris, qu’il attende.

Le domestique sortit et rentra aussitôt, introduisant Rodin, que M. de Blessac ne connaissait pas, sa trahison ayant été négociée par un autre intermédiaire.

— M. Hardy ? dit Rodin en saluant respectivement et en interrogeant tour à tour du regard les deux amis.

— C’est moi, monsieur, que voulez-vous ? répondit le fabricant avec bienveillance.

À l’aspect de ce vieil homme, humble et mal vêtu, il s’attendait à une demande de secours.

— Monsieur… François Hardy ? répéta Rodin, comme s’il eût voulu s’assurer de l’identité du personnage.