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préféraient passer la soirée en commun au lieu de la passer seuls chez eux ou en famille. Alors, dans cette immense salle, bien chauffée par le calorifère, brillamment éclairée au gaz, les uns lisaient, d’autres jouaient aux cartes, ceux-là causaient ou s’occupaient de menus travaux.

— Ce n’est pas tout, dit Agricol à la jeune fille, vous trouverez, j’en suis sûr, cette pièce encore plus belle lorsque vous saurez que le jeudi et le dimanche elle se transforme en salle de bal, et le mardi et le samedi soir en salle de concert !

— Vraiment !…

— Certainement, répondit fièrement le forgeron. Nous avons parmi nous des musiciens exécutants, très-capables de faire danser ; de plus, deux fois la semaine, nous chantons presque tous en chœur, hommes, femmes, enfants[1]. Malheureusement, cette semaine, quelques troubles survenus dans la fabrique ont empêché nos concerts.

— Autant de voix ! cela doit être superbe.

— C’est très-beau, je vous assure… M. Hardy

  1. Nous serons compris de ceux qui ont entendu les admirables concerts de l’Orphéon, où plus de mille ouvriers, hommes, femmes et enfants, chantent avec un merveilleux ensemble.