Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/581

Cette page a été validée par deux contributeurs.

cette charmante jeune fille, âgée de dix-sept ans au plus, vêtue avec autant de simplicité que de fraîcheur, était assise à côté de sa mère. Lorsque Agricol entra, elle rougit légèrement à sa vue.

— Mademoiselle, dit le forgeron, je viens remplir ma promesse, si votre mère y consent.

— Certainement, M. Agricol, j’y consens, répondit cordialement la mère de la jeune fille. Elle n’a pas voulu visiter la maison commune et ses dépendances, ni avec son père, ni avec son frère, ni avec moi, pour avoir le plaisir de la visiter avec vous aujourd’hui, dimanche… C’est bien le moins que vous, qui parlez si bien, vous fassiez les honneurs de la maison à cette nouvelle débarquée ; il y a déjà une heure qu’elle vous attend, et avec quelle impatience !

— Mademoiselle, excusez-moi, dit gaiement Agricol : en pensant au plaisir de vous voir… j’ai oublié l’heure… C’est là ma seule excuse.

— Ah ! maman…, dit la jeune fille à sa mère d’un ton de doux reproche et en devenant vermeille comme une cerise, pourquoi avoir dit cela ?

— Est-ce vrai, oui ou non ? Je ne t’en fais pas un reproche, au contraire ; va, mon enfant, M. Agricol t’expliquera mieux que moi encore