— Il n’y a personne, mes amis… il n’y a personne ;… voyez vous-mêmes.
— C’est vrai, dit le carrier surpris, après avoir jeté un coup d’œil dans le cabinet, où sont-ils donc ? on nous avait dit qu’il y en avait ici une quinzaine. Ou ils auraient marché avec nous sur la fabrique, ou il y aurait eu bataille et les Loups auraient mordu !
— S’ils ne sont pas venus…, dit un autre, ils viendront ; il faut les attendre.
— Oui… oui, attendons-les.
— On se verra de près !
— Puisque les Loups veulent voir des Dévorants, dit Morok, pourquoi ne vont-ils pas hurler autour de la fabrique de ces mécréants, de ces athées ?… Aux premiers hurlements des Loups… ils sortiraient et il y aurait bataille…
— Il y aurait… bataille, répéta machinalement Couche-tout-Nu.
— À moins que les Loups n’aient peur des Dévorants ! ajouta Morok.
— Puisque tu parles de peur… toi ! tu vas marcher avec nous… et tu nous verras aux prises ! s’écria le formidable carrier d’une voix tonnante en s’avançant vers Morok.
Et nombre de voix se joignirent à la voix du carrier.
— Les Loups avoir peur des Dévorants !